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"Le 6 mai 1271, Pierre Tournefort
prête hommage pour sa part du fief de Saint-Martin. En 1388 Amédée VII de Savoie (le
Comte Rouge) Saint-Martin fut pendant longtemps une commune libre (universitas = communauté) qui, tout en dépendant des comtes de Provence ou plus tard de Savoie, s'administrait. En 1481, lorsque Philibert 1er de Savoie nomma Nicolas de Gubernatis comte de Saint-Martin, la révolte de la population conduisit le souverain à revenir sur sa décision. Utelle, Lantosque, Roquebillière, Saint-Martin-Vésubie sont sur le chemin du sel vers le Piémont. Ce sel, en provenance des salines d'Hyères transite par Nice. Paganin del Pozzo, un piémontais nommé par Amédée VIII entrepreneur des Gabelles à Nice, construit vers 1430 la route paganine qui reçoit après 1560 le nom de route ducale. Neuf ponts sont jetés sur la Vésubie. Par le vallon du Boréon et le col de Cersa elle descendait à Valdiéri vers Cunéo. Le col rendu praticable fut appelé le Pas de Pagari, nom qui lui est resté. Saint-MArtin devint entrepôt général du sel et prit un grand essor. Charles Emmanuel 1er fait entreprendre en 1593, une route pour joindre Nice au Piémont par l'Escarène, Sospel et Tende. Saint-MArtin perd son importance de halte et d'entrepôt du sel. Comme les autres villages de la région niçoise, du XVIème au XVIIIème siècle, Saint-Martin va subir les luttes européennes dans lesquelles s'est engagée la Maison de Savoie, avec notamment l'invasion des Gallispans (troupe franco-espagnole) en 1744 et 1747. En 1694 fut achevée l'église paroissiale, église baroque à nef flanquée de bas côtés. Le retable du rosaire est remarquable ; Luc Thévenon dans Nice Historique N°1-1992, écrit "entièrement sculpté et doré (il) rassemble les quinze scènes des mystères autour d'une statue de la vierge couronnée par des angelots et encadrée de cariatides". A noter que l'on trouve à Saint-MArtin, les ruines du plus ancien monument religieux de la vallée de la Vésubie, mentionné en 1067 : le prieuré de Saint-Nicolas d'Andobio. Elles se situent à l'extérieur du village un peu au dessus de l'embranchement de la route de Venanson. Sous la Révolution, Saint-Martin connut l'occupation des troupes françaises. Le 2 mars 1793 Saint-Martin est pris par les Français, puis repris en août par les Savoyards et en avril 94 par les Français. En 1795, l'Etat-major sarde projeta une attaque du Comté et notamment de la Vésubie, le Capitaine Bonnaud, émigré de Grasse, commandant la colonne de la Vésubie se fit battre par les troupes du Général Garnier aux abords de Saint-Martin, malgré sa supériorité numérique. Bonnaud fut tué. En 1814, Saint-Martin retourna à la Savoie. Le 10 novembre Victor Emmanuel répartit ses états en mandements, nous dirions des cantons. Celui de Saint-Martin-Lantosque comprend outre Saint-Martin, Belvédère, La Bollène-Vésubie, Marie, Rimplas, Roquebillière, Valdeblore, Venanson. Avec le retour à la France, le décret du 14 juin 1860 crée le canton de Saint-Martin-Lantosque avec comme communes : Belvédère, La Bollène-Vésubie, Roquebillière, Venanson. Le 1_ avril 1861, la frontière tracée entre la France et l'Italie coupe les terres Saint-Martinoises. Le Boréon et Salézes sont données à Valdiéri. Fenestre à Entraque. Ce n'est qu'en 1877 qu'une véritable route atteint Saint-Martin. Elle permet de rejoindre Nice par Roquebillière, Lantosque, Duranus et Levens. En 1894 sera ouverte la route de Saint-Jean-la-Rivière au Plan-du-Var. En 1907, le canton de Saint-Martin sera coupé en deux. Saint-Martin conservera Venanson ; Roquebillière, Belvédère, La Bollène-Vésubie formeront un nouveau canton, celui de Roquebillière. Le terme de Suisse Niçoise appliqué à la haute Vésubie apparaît après 1860. Le géographe Élisée Reclus écrit en 1864, après avoir vanté les charmes de la région "aussi n'est-il pas douteux que les environs de Saint-Martin-Lantosque ne soient un jour considérés comme la petite Suisse du niçois". Le développement des routes et des transports donne aux niçois aisés la possibilité de fuir la canicule estivale de la côte pour se rendre dans le haut-pays. Saint-Martin apparaît alors comme un lieu privilégié avec les possibilités de promenades vers Venanson, La Colmiane, Le Boréon et la Madone des Fenestre. On note à Saint-Martin en 1878, 2002 habitants avec 5 fours à pain, 3 moulins à farine et une fabrique d'eau gazeuse et de bière. Existent également 3 scieries, 2 martinets et une poterie. Les possibilités d'hébergement dans le village vont se développer et si l'on ne cite en 1864 comme lieu d'accueil que l'Auberge de Marchetti, en 1891 existent l'Hôtel des Alpes, l'Hôtel Bellevue, les pensions Ayraudi, Saint-Etienne et Anglo-Américaine. Des villas se construisent tout autour du village. En 1898, la renommée de Saint-Martin est déjà bien établie et le Président de la République Félix FAure, de passage à Nice vient le visiter. La clientèle anglaise commence à le fréquenter et au début du siècle apparaissent d'autres hôtels dont les noms sont significatifs : le Victoria, le Régina. Ce début de siècle sera d'ailleurs la grande période de Saint-Martin-Vésubie. En 1909, le 15 septembre, le tramway passant par Plan-du-Var arrive à Saint-Martin-Vésubie et fera quatre allers-retours journaliers. La ligne sera fermée le 15 avril 1928. Le plan routier intervallées qui commence en 1922 permettra de réaliser l'importante liaison Vésubie-Tinée par le col Saint-Martin (La Colmiane). Après la seconde guerre mondiale, le tourisme va se développer avec une clientèle plus populaire. Ce changement s'était déjà amorcé dans l'entre-deux guerres. La station de ski de La Colmiane va permettre des retombées économiques pendant la saison d'hiver. La création du Parc du Mercantour contribue à l'attrait touristique. Ainsi, Saint-MArtin-Vésubie maintient une réputation non usurpée de station vivante et agréable." ADEM1. |
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